Alaki, l’extraordinaire
Sur la planète Zorane, située à des années lumières de notre terre, vivaient d’étranges êtres.
Voici l’histoire de l’un d’eux « Alaki ». Tel que me l’a raconté un vieil homme.
Alaki était un enfant turbulent, comme tous les enfants du monde. Bien que nous ne sachions pas si c’était une fille ou un garçon ; s’il avait 2 ans ou 10 ans. Car sur cette planète, l’âge, la taille, la grandeur, la grosseur n’existait pas. Il n’y avait pas de nuit ou de jour. Il n’y avait pas d’heure, de semaine ni d’année. Et malgré tout, ces êtres extraordinaires vivaient. Ils avaient une intelligence supérieure. Il faisait bon vivre sur cette planète Zorane.
Alaki vivait dans une drôle de maison. C’était une énorme bulle, solide et claire comme une gigantesque bulle de savon. Dans cette maison bulle, il y avait un nombre impressionnant de portes.
En effet chaque pièce avait au moins cinq ou six portes qui ne donnaient sur rien. Mais dans la salle de jeux, il y en avait une qui intriguait beaucoup alaki. « Tu n’as pas le droit de l’ouvrir ». Lui répétait inlassablement sa maman. C’est la seule chose défendue dans cette maison. N’essaye jamais de l’ouvrir.
alaki, fut très impressionné et promit de ne pas désobéir.
Seulement c’était trop tentant de voir cette porte constamment fermée. Aussi un jour, profitant de l’absence de sa maman, alaki, se hissa sur un tabouret et essaya d’ouvrir cette porte.
Mais c’était difficile, elle était bloquée et il du recommencer au moins vingt fois la manœuvre.
Enfin après un sinistre grincement, la porte s’ouvrit. Et là, horreur ! Un immense trou noir ! C’est un trou cria alaki !!!!!
Il n’eut pas le temps de faire un mouvement, que soudain vlan ! La porte se referma sur lui et le fit tomber. Derrière cette porte, il y avait des escaliers et alaki roula, roula quelle horreur ! Hurla-t-il.
Maman au Secours ! Au Secourres !!! Mais le vent violent le poussa sur les escaliers et alaki, descendit les marches telle une balle de ping-pong. Il continua de rouler ainsi sur des milliers et des milliers de marches, il s’écoula des heures et des heures avant qu’alaki, ballotté, secoué de tout côté put enfin souffler un peu. D’un seul coup le trou noir devint plus clair, et alaki avait moins peur, il se sentait léger, comme un plume. Au fur et à mesure qu’il descendait alaki se transformé, car il avait le pouvoir extraordinaire de se changer rapidement en une autre matière. Il devint petit, petit, rond, rond et hop ! Petite goutte de pluie. Plouf ! Plouf ! Cette petite goutte de pluie traversa le ciel et tomba sur une fleur de nénuphar.
– Comme c’est joli dans cette fleur blanche, dit alaki émerveillé ! Où suis-je ? Suis-je dans l’aire, sur terre ou dans l’eau ?
alaki était simplement tombé sur un lac d’eau douce. Non loin de là, une libellule voltigeait et butinait de fleur en fleur, elle s’approcha du nénuphar…..
Tiens fit-elle, une nouvelle fleur, Elle a dû pousser cette nuit, et en plus la rosée du matin a laissé des traces ! Si je buvais une gorgée de cette eau de pluie ? Aussitôt elle enfourna sa longue trompe dans la fleur pour aspirer le liquide. Soudain, hop ! alaki se transforma un une magnifique libellule, pourvue de deux paires d’ailes membraneuses qu’elle étirait pour les lustrer. Son ventre bleuté se reflétait dans l’eau.
– Comme je suis jolie, pensa alaki et je vole en plus c’est merveilleux.
Sur le bord du lac, il y avait pas mal d’insectes, et des grenouilles aussi. C’était un coin rêvé pour la pêche.
Justement une grenouille affamée cherchait son déjeuner. Elle vit la libellule qui faisait des acrobaties et d’un trait la goba.
– Aie ! Cria alaki, je n’ai pas eu le temps de me faire à ma nouvelle peau.
Déjà alaki se transforma en une magnifique grenouille verte, avec une peau lisse comme du velours, des yeux d’un vert émeraude qui n’avait rien à voir avec les yeux des autres grenouilles voisines. Les siens n’étaient pas ronds et globuleux. Elle était la plus belle, la plus souple et surtout lorsqu’elle se mit à coasser, ce n’était pas un lugubre balbutiement mais une mélodie angélique et attirante. Tous les insectes furent séduits par cette grenouille extraordinaire.
– Comme la vie est merveilleuse ici, se dit alaki. Voilà pourquoi Maman ne voulait pas que j’ouvre la porte. Je n’avais pas tous les pouvoirs chez moi. Ici je peux me changer en insecte, en libellule en grenouille et quoi encore ?
Mais la journée fut bien épuisante pour notre petit alaki, aussi il s’étira, bailla et essaya de dormir dans l’herbe.
Au loin des voix s’élevaient :
– Il pleut ! Il pleut ! Bergère, entre tes blancs moutons
– Julie, regarde dit Arnaud à sa sœur, il y a des grenouilles ici. Si on en attrapait une ! Oh oui fit Julie. On fera une blague à Maman, elle a peur des grenouilles ! Hi ! Hi ! On la cachera dans son lit ! Hi ! Hi !
Julie et Arnaud riaient d’avance de la frayeur qu’ils feraient à leur Maman.
Arnaud prit un bâton et s’approcha doucement d’alaki. Celle-ci ne bougea pas tant elle dormait.
– Elle ne bouge pas ! Dit Julie. Elle est morte ?
– Prenons la quand même, répondit Arnaud, on verra bien.
Il prit délicatement la grenouille, la posa sur sa main et là miracle ! alaki se réveilla. Elle s’étira de tous ses membres, bailla à se décrocher la mâchoire et ouvrit les yeux.
– Bonjour les enfants ! Cria-t-elle
– Oh ! Cria Julie toute surprise, une grenouille qui parle. Vite jète la dans l’eau, dit-elle à Arnaud, jète la je t’en prie, j’ai peur.
– Non les enfants ne me jetez pas ! Cria de plus belle alaki (car alaki avait aussi le pouvoir de parler !) Et il se mit à pleurer.
– Une grenouille qui pleure maintenant ! Fit Arnaud, c’est bien la première fois que je vois çà.
Et les larmes, les larmes que versait alaki, n’étaient pas des larmes normales comme les nôtres. C’étaient des perles multicolores qui roulaient sur la main d’Arnaud !
– C’est magnifique ! dit Julie
– Je vous en prie, supplia alaki, écoutez-moi
Les deux enfants écoutèrent attentivement ce que raconta alaki.
– Je viens de la planète Zorane, je ne sais même pas où elle se trouve exactement, peut-être entre Saturne et Pluton ? Où sommes-nous ici ?
– Sur la terre, dit Julie, nous sommes des terriens !
– Comment t-appelles tu ? Enchaîna Arnaud
– alaki et vous ?
– Julie et Arnaud. Mais comment as-tu fait pour quitter ta planète ?
– J’ai désobéit à ma maman, je ne devais pas ouvrir une porte et voilà où je suis tombée.
– Nous aussi, lorsque l’on désobéit, on a des surprises ! Dit Julie, et pourquoi t’est une grenouille ? Est-ce que tous les habitants de Zorane sont des grenouilles ?
– Non ! Nous nous transformons à chaque fois que quelqu’un nous mange, répondit alaki
– Oh ! La ! La ! Heureusement que tu n’as pas été mangé par un lion ! Cria Arnaud, tu nous aurais fait peur !
– Mon plus cher désir, c’est de retourner auprès de ma maman, pouvez vous m’aider ? Supplia alaki
– Que faut-t-il faire ? Donne-nous des idées, repris Julie.
– Avez vous un livre de géographie ?
– Tu sais lire ?
– Oui, je vous l’ai dit nous savons tout faire chez nous : lire, écrire, compter, nous transformer !
– Qu’est ce que tu es intelligente pour une grenouille ! Ne te fais pas de soucis, nous t’aiderons, c’est promis, viens à la maison, nous te cacherons dans la chambre et demain tu viendras à l’école avec nous ; nous te procurerons un livre de géographie.
– As-tu une école sur ta planète ? Demanda Arnaud ?
– Nous n’allons pas à l’école chez nous, répondit alaki, car nous savons dès la naissance, le zoranien, notre langue, le calcul, tout, tout.
– C’est drôlement chouette ! Enchaîna Julie, comme çà tu peux jouer toute la journée, tu n’as pas le devoir ! Pas de punitions ! Comme j’aimerais aller vivre chez toi !
Les enfants discutaient tout le long du chemin.
– Veux-tu goûter alaki ? Demanda Julie, aimes-tu le chocolat ? Le lait ? Les biscuits ?
– Nous ne mangeons rien, répondit alaki, nous sommes des êtres très étranges. Nous avons besoin pour vivre qu’un peu d’air.
– Même pas d’eau ? Rétorqua Arnaud.
– Non, même pas d’eau ! Répondit alaki.
– Mais alors il n’y a pas de légumes sur ta planète, ni de chocolat ? Répliqua Julie, c’est dommage pour le chocolat ! Car moi j’adore çà.
« Hi ! Hi ! Hi ! » Les enfants riaient, ils étaient tellement heureux d’avoir un mai extra terrestre, si intelligent, qui se transforme à volonté, qui ne mange pas et qui ne boit pas et en plus, tellement gentil.
Julie installa vite son ami dans sa chambre
– Tu joueras avec mes poupées si tu veux !
– Crois-tu qu’une grenouille joue à la poupée ? Cria Arnaud elle aimerait mieux mon train électrique ou mes jeux vidéos.
– Les jeux vidéo, d’accord ! Répondit alaki, j’adore çà.
– Bof ! Murmura Julie, visiblement un peu jalouse. alaki est mon ami aussi ! Et je peux lui prêter mes jeux !
– Ne vous fâchez pas pour moi, dit alaki. Vous êtes tellement mignons tous les deux. Nous jouerons tous les trois alors, je vais vous montrer nos jeux, c’est tout simple, regardez.
alaki se gonfla les bas joues, souffla vers le plafond, et des petites pépites multicolores voltigeaient dans l’air, une musique douce accompagna ce petit feu d’artifice. Sur le plafond des personnages imaginaires se dessinaient….
– Oh ! Oh ! Que c’est beau !……
La chambre était éclairée d’une lumière bleutée irréelle, alaki souffla de nouveau vers les poupées et aussitôt elles se mirent à chanter, à danser, même le petit ours en peluche dansait dans les airs.
Les enfants n’en croyaient pas leurs yeux.
– C’est de la magie ! Cria Arnaud.
alaki souffla ensuite sur le train qui s’élança aussitôt sur le mur. Puis ce fut le tour des voitures…….. Tous les jouets s’étaient animés, même les jeux vidéo qui jouaient seuls.
– On se croirait à la fête foraine ! Dit Julie.
Enfin le calme revint, les poupées, les voitures, tout repris sa place, ce petit tour de magie avait duré une petite demi-heure. Les enfants étaient très heureux, et la chambre redevint comme avant.
– Demain je vous montrerais autre chose ! Dit alaki, allez vite manger et moi je fais un somme en attendant. La journée avait été difficile pour alaki, il avait du mal à s’endormir, il se souvenait d’une chanson que fredonnait sa maman avant de s’endormir ; « alaki Mihou ! alaki Mihou ! …. » (Petite rivière je t’aime)
– Maman tu me manque, je regrette d’avoir désobéi, j’aimerais te revoir, pensa alaki…
Le lendemain matin, les enfants réveillèrent alaki, et l’emmenèrent à l’école, alaki fit le voyage dans le fond du cartable d’Arnaud.
– C’est drôlement bien d’aller à l’école, pensa alaki, ils ne connaissent pas leur chance, ils ont des copains, des copines, ils peuvent écrire au tableau, faire des blagues, sur ma planète on est très sérieux. Finalement sur la Terre nous ne sommes pas si mal.
– Je ne pourrais pas te faire entrer dans la classe, dit Arnaud, aussi tu vas m’attendre ici, dans la cour, près de l’arbre, et dès que j’aurais mon livre de géographie je te l’apporterais. Est-ce que je pourrais te présenter à mes copains lors de la récréation ?
– Oui, répondit alaki je serais très content de les connaître !
– Alors à tout à l’heure ! Et attends-moi ici surtout ne bouge pas ! Bye !
alaki sautilla dans la cour et regarda partout, les enfants étaient en rang sagement alignés et attendaient la sonnerie pour rentrer en classe.
– Comme ils sont nombreux, remarqua alaki, il y a beaucoup de classes aussi, et des portes comme chez nous. J’aimerais bien voir ce qu’il y a derrière cette jolie porte vitrée, aucun élève n’y est entré.
alaki s’avança discrètement, arriva devant cette jolie porte vitrée ; elle était entrouverte, il sauta à l’intérieure de cette pièce et s’aperçut qu’il était dans les cuisines …
Le chef, un gros bonhomme tout barbu, s’affairait devant les fourneaux, soudain alaki prit peur, il venait juste de voir dans une immense bassine des « cuisses de grenouilles » prêtes à l’emploi.
– Quelle horreur !! Cria alaki, si ce cuisinier me trouve, il me faire cuire comme les autres, et si jamais il me mange, je deviendrais comme lui, gros et laid. Vite ! Vite ! Il faut que je sorte d’ici !
A ce moment là, le cuisinier se retourna pour prendre une louche et vit la grenouille,
– Tiens, j’en ai oublié une ! Dit-il.
Il prit une petite épuisette, traversa la cuisine et courut après alaki.
– Je t’aurais ! Criait-il, je t’aurais !
alaki affolé sorti de la cuisine et traversa la cour d’un gigantesque bond et fut dans la rue en un éclair, il avait été si vite qu’il faillit se faire écraser par un camion, par chance un chien traversa la rue au même moment et le chauffeur freina de justesse. alaki ne pouvait plus s’arrêter et il courait, courait, la peur lui donnait des forces. Enfin il atteignit un champ de blé et arrêta sa course,
– Sûr qu’aux jeux Olympiques de Zorane j’aurai été le premier, songea-t-il. Ouf ! Enfin je ne verrais plus ce vilain cuisinier, je vais retourner dans la cour de l’école et attendre près de l’arbre comme je l’avais promis à Arnaud.
Mais à peine alaki voulut-il reprendre sa course qu’un nuage de poussière s’éleva du champ de blé, aussi il y avait un bruit, rappelant un peu une course d’animaux qui s’approcha de plus en plus. C’était des mulots, des souris, des rats, qui se sauvaient.
– Sauve-toi, lui cria un mulot, vite ! Regarde là-haut, des faucons qui nous chassent ! Et toi la grenouille, tu n’en feras qu’une bouchée vite ! Sauve-toi !
En effet dans le ciel il y avait des faucons et parmi eux une aigle s’était mêlée à la chasse. Aujourd’hui justement c’était l’ouverture de la chasse chez tous les rapaces.
alaki repris sa course de plus belle, mais il était déjà trop essoufflé par le marathon qu’il venait de faire, lorsque l’aigle s’abattit sur lui, il ne peut rien faire. Et là en une bouchée l’aigle royal avala sa proie !
Mais l’ayant avalé trop goulûment, l’aigle tomba lourdement sur le ventre au milieu du champ. Et en un instant, alaki se transforma en un magnifique aigle !
De belles plumes recouvraient son corps et lorsqu’il déploya ses ailes il était magnifique.
– Je vais pouvoir rejoindre les enfants plus vite, pensa alaki.
Quand soudain un vieil aigle arriva sur lui en lui criant :
– Alors as tu fini de jouer ainsi dans les champs ! Tu dois voler et non t’amuser ! Viens vite dans notre nid, ta mère nous attend.
Pour une première leçon cela ne faut pas trop mal.
– C’est certainement mon père pensa alaki, il a l’ai sévère, autant lui obéir et le suivre.
Voilà donc alaki le petit aiglon, suivant son royal père vers sa nouvelle destinée.
– Enfin vous voilà de retour! Hurla la maman aigle, qu’avez vous fait ? Et la nourriture en as tu apporté pour les petits, cria t elle vers son mari.
Soudain elle aperçut alaki ;
– Mais d’où viens-tu ? Je ne te connais pas !
– C’est notre fils, répondis l’aigle royal
– Je le reconnaîtrais entre mille ! Je vois bien qu’il n’est pas notre fils !
alaki essaya d’expliquer à sa nouvelle maman q’où il venait, ce qu’il cherchait… Mais celle ci ne voulait pas l’écouter. Telle une harpie furieuse elle attaqua alaki de son bec fourchu, elle lui arracha quelques plumes.
– Va-t’en d’ici, ce n’est pas ton nid ! Sors d’ici tout de suite, sinon je te déplume complètement !
alaki tremblait de tout son petit corps, il était couvert de sang et ses plumes volaient partout.
– Au secours ! Hurla t il.
L’aigle royal ne comprenait plus rien, il laissa la maman aigle se débrouiller toute seule avec son fils (car il était persuadé que c’était son fils) et alla se poser sur un rocher en attendant que ‘l’orage » cesse.
Mais la maman ne s’arrêta pas elle recommença à arracher les plumes d’alaki et celui-ci, alors, s’envola très haut dans le ciel et se dit qu’il ne reviendrait plus jamais dans ce nid d’aigles si peu hospitalier.
alaki trouva un endroit un peu plus calme dans les rochers.
– Je dormirais là ce soir, se dit-il.
Lorsqu’il regarda son petit corps meurtri, taché de sang et presque sans plumes, il ne put s’empêcher de pleurer.
– Je suis un si joli aiglon pourtant et ces plumes que cette vilaine maman m’a arrachées, combien de temps mettront-elles pour repousser ?
Il était si triste, il essaya de s’endormir et encore une fois il pensa à la petite berceuse que lui chantait sa maman autrefois ;
– « alaki Mihou ! alaki Mihou ! …. »
– Maman tu me manques, je n’aurais jamais dû te désobéir !
alaki finit enfin par s’endormir.
Le matin très tôt il fut réveillé par une drôle de fanfare. En effet, une armée de faucons descendait la montagne. C’était des centaines de faucons qui participaient à la grande fête des chasseurs, il y avait le faucon pèlerin, le gerfaut, le hobereau, l’émerillon, la crécelle, toutes les races étaient représentées. Le roi des faucons avait promis que cette année le meilleur chasseur épouserait sa fille. Aussi, voilà pourquoi une variété de faucons était au rendez-vous.
Un petit fauconneau, suivait péniblement l’armée et s’arrêta un peu pour se reposer. Il se posa sur le rocher où était alaki.
– Bonjour ! Drôle d’oiseau déplumé ! Ria le petit faucon.
– bonjour ! répondit alaki et ne te moques pas de moi, s’il me manque quelques plumes c’est que bientôt j’aurais des ailes plus grandes que les tiennes (visiblement alaki était vexé)
– Ne te fâches pas, répondit le fauconneau, je blaguais simplement ! Que fais-tu là tout seul sur ces rochers ? Tu as perdu ton nid ? alaki raconta son histoire depuis le début, le petit faucon l’écouta attentivement et il était assez admiratif devant ce petit être extraordinaire.
– Alors tu n’es ni une grenouille, ni un aigle et encore moins un faucon ? Dit le fauconneau. Raconte-moi encore comment sont les enfants dans les écoles, car nous ne savons rien d’eux…. Nous les oiseaux.
Lorsqu’ALAKI parlait de Julie et Arnaud il avait le cœur gros car il les aimait autant qu’il aimait sa maman. Il avait trouvé sur la Terre des enfants merveilleux.
– Je suis très triste de les avoir perdu, maintenant ils ne me reconnaîtront plus, je suis sure qu’eux aussi m’aimaient bien ils m’avaient promis de m’aider pour retrouver ma maman !
– J’aimerais être ton nouvel ami, lui dit le petit faucon, mon nom est Canou car je suis le plus petit.
– Moi c’est alaki, cela veut dire petite rivière.
– Tu vois, rétorqua Canou, on est deux petits ! Viens chez nous, ma maman t’accueillera bien et nous t’aiderons à retrouver ta planète Zorane.
– Mais tu ne devais pas aller chasser avec ta famille ? Lui alaki.
– Pour moi c’est trop difficile, je ne suis pas encore un grand chasseur, mon père m’apprendra dans quelques jours. Tu sais, il vole à plus de 200 km à l’heure! (Canou était très fier de son papa)
alaki se sentait soulagé d’avoir rencontré un oiseau si gentil (surtout après avoir vu la maman aigle). Lorsqu’il arriva dans le domaine des faucons il fut émerveillé.
La famille de Canou vivait dans une grotte située sur la plus haute montagne, une cascade cachait son entrée et ainsi tous les faucons étaient à l’abri.
La grand-mère de Canou préparait le repas pur les chasseurs qui allaient bientôt être de retour…
– Je te présente la meilleure cuisinière du clan, dit Canou, elle nous fait des galettes aux mulots ! Hum, un vrai délice ! Et voici mon frère Milou (c’est le plus bagarreur de tous !).
alaki serra l’aile au fur et à mesure des présentations.
– Voici mon grand-père qui est cordonnier, tu sais pour attraper les proies il nous faut des griffes très résistantes et crochues, alors mon grand-père les aiguise et les renforce.
alaki était tout ébahi.
– J’ignorais que chez les oiseaux toute la famille travaillait pensa-t-il.
– Et je te présente ma maman
La maman de Canou était très belle, elle était de petite taille, des plumes bleues et marrons constituaient son plumage, et sa tête était si fine et si fragile, qu’alaki se demandait si elle n’allait pas tomber. Il se dégageait de cet oiseau une telle douceur qu’Alaki avait envie de se blottir contre son cœur.
– Comme elle est belle ! pensa-t-il
– Sois le bien venu dans notre nid, lui dit la maman de Canou d’une voix mélodieuse.
– Merci, balbutia alaki, je suis ravi d’être chez vous et je vous promets d’être sage.
– Tous les enfants sont sages, il n’y a que les adultes qui font des bêtises !
– Quelle belle famille, se dit alaki, je sens que je vais me plaire ici.
Les présentations terminées, les deux oiseaux s’en allèrent pour visiter la montagne. Canou volait déjà assez bien pour son âge et alaki, dont tous les pouvoirs lui étaient donnés la-haut, sur sa planète Zorane, n’avait aucune peine à suivre son nouvel ami. Ils restèrent des heures et des heures dans le ciel et bavardèrent longtemps.
– A part voler et chasser, que fais-tu de tes journées ? Questionna alaki
– Je vais très souvent chez mes cousins les chouettes, nous nous rencontrons souvent la nuit, d’abord parce qu’il fait plus frais la nuit dans les hauteurs, c’est merveilleux. Si tu veux nous irons les voir, et nous regarderons dans le ciel les étoiles, peut-être pourrons nous trouver t a planète et je demanderais à mon très vieux cousin, le hibou, s’il a déjà entendu parler de Zorane.
alaki ne savait pas comment remercier son nouvel ami, aussi, se souvenant du joli tour de magie qu’il avait fait à Julie et a Arnaud, il décida de lui en faire un. Il aspira beaucoup d’air, se gonfla le torse, et il sortit de son gosier un immense arc-en-ciel qui recouvrait la montagne, dans l’arc-en-ciel des papillons lumineux dansaient et leurs ailes se frottant l’une contre l’autre émettaient une musique imaginaire….
– Canou, monte sur mon dos ! Dit alaki, et rentrons dans l’arc-en-ciel.
Ils tournoyaient dans l’arc-en-ciel, ils glissaient comme sur un toboggan, remontaient, virevoltaient dans les couleurs ; le jaune, le violet, le rouge, le bleu… ils riaient, ils riaient…
– Fais-moi voler plus haut, lui dit Canou
– Accroche-toi bien avec tes riffes sur mes ailes nous allons voler plus haut que les nuages, nous devrons atteindre le cœur de l’arc-en-ciel, Attention ! Prêt ? Nous y sommes !
Canou était ivre de bonheur, jamais il n’avait pu aller si haut en volant.
Regarde en bas, comme c’est minuscule ! On ne voit plus la montagne ! dit alaki
– J’aurais aimé que mon père soit là, lui dit Canou
Après des heures de voltige, les deux amis épuisés, mais contents, retournèrent vite dans la grotte.
Les chasseurs étaient rentrés depuis quelque temps
– Papa ! Cria Canou, qui a gagné ? Qui épousera Fauconnette, la fille du roi ?
– Ton grand frère, Pèlerin ! je suis fier de lui. Mais qui est cet aiglon ?
– Je te présente un nouvel ami, alaki, c’est un être extraordinaire…
et Canou raconta les mésaventures d’alaki
– Sois le bien venu, être Zoranien, aujourd’hui c’est la fête, mon fils aîné épousera la princesse et toi tu nous tombes du ciel ! Viens, assied toi près de moi et mangeons.
– Je suis désolé, mais je ne mange pas.
– Alors tu ne dois pas chasser, lui dit Canou, tu es peut être une fillette faucon ?
– Non ! Non, rétorqua alaki, je ne suis ni un humain, ni un insecte, ni un oiseau, aussi étrange que cela puisse être, je vis et me transforme à volonté !
– C’est compliqué pour moi ! Dit la grand-mère, je vais me coucher !
Le père de Canou promit à alaki de trouver une solution pour le ramener sur sa planète.
– Je connais des faucons qui volent jusqu’à 500 km à l’heure !!! Nous t’aiderons, mais alors, tu assisteras au mariage de Pèlerin, j’insiste !
alaki promit d’assister au mariage. Quelle belle journée ! il chanta gaiement cette fois ci avant de s’endormir
« alaki Mihou ! alaki Mihou ! …. »
La nuit fut très paisible pour alaki
Au petit matin, dans le grotte des faucons, il se passait des choses bizarres, alaki fut réveillé par des cris rauques et lugubres, il entendait des bribes de phrases telles que :
– Nous n’avons pas grand chose aujourd’hui !
– Laissez-nous ces galettes pour le mariage !
alaki s’approcha et regarda ce qui se passait. Les parents de Canou discutaient fermement avec deux énormes vautours, Canou s’approcha d’Alaki et lui dit tout bas ;
– Tu vois ces deux vautours qui discutaient avec mes parents, ce sont les « charognards » ! Chaque mois ils passent dans toutes les familles pour leur prélever la nourriture, « c’est la taxe » comme ils disent. En réalité se sont deux paresseux qui ne chassent jamais et préfèrent prendre la nourriture des faucons ! Personne ne les aime ici. Aujourd’hui ils récoltent toutes les galettes qu’avait préparées ma grand-mère ! De plus avec le mariage de mon frère nous n’avons plus rien à manger !
– Je ne savais pas qu’il existait des oiseaux aussi rapiats, s’étonna alaki, est ce que le roi des faucons doit lui aussi donner la nourriture ?
– Toute la colonie des oiseaux, les aigles, les buses, les chouettes, les hiboux, les hirondelles, les colibris, tous, tous, personne n’y échappe et cela fait des siècles que çà dure. Personne n’a trouvé le moyen d’éviter cette « taxe », nous devons les satisfaire, dit Canou effrayé, et si par malheur nous refusons de payer, c’est la guerre ! il y a très longtemps, une armée de faucons s’était rebellée ; la guerre fut tellement meurtrière que nous n’avons plus jamais recommencé. Mais aujourd’hui ces deux vautours en demandent trop, et mes parents n’ont plus grand chose, Canou pleurait, pleurait….
– Ne pleure pas Canou, je vais t’aider, lui dit alaki, laisses moi faire. Ils veulent de la nourriture ces deux vautours ? Je vais leur en donner !
– Comment feras-tu, tu ne manges pas toi ? Lui dit Canou très surpris.
– J’ai le pouvoir extraordinaire d’aider mes amis ! Va me chercher tes parents et je vais parler à ces messieurs les vautours !
Les vautours s’approchèrent d’Alaki
– Qui es-tu pour nous déranger dans notre travail ? Cria l’une d’eux.
Comme il est laid ! Pensa alaki, avec sa tête toute déplumée et son cou nu comme un vers !
– Suivez-moi messieurs les vautours, et la-haut sur la montagne vous trouverez un trésor comme vous n’en avez jamais vu ! Dit alaki sur de lui.
Les vautours suivirent le petit aiglon, les faucons restèrent au pied de la montagne.
– Quel drôle d’oiseau ! Dit l’un des vautours, pour qui se prend-il ? Je n’en ferais qu’une bouchée dès que l’on sera la haut !
alaki avait tout entendu et leur dit
– Je viens d’une autre planète et j’ai le pouvoir de vous donner autant de nourriture que vous voulez !
– Comment ? Dit en ricanant le plus vieux, tu te moques de nous ? Méfie-toi de notre colère, si tu mens !
alaki se gonfla le torse, vola au-dessus de la montagne et souffla dans la direction des vautours, à ce moment, une pluie de galette tombait du ciel et roulait sur la montagne. Il y en avait des milliers, belles, croquantes, croustillantes et parfumées !
– Satisfaits messieurs ? Cria alaki, servez-vous !
– Encore ! Encore ! Criait l’un des vautours
Les faucons qui avaient tout vu depuis le bas de la montagne n’en croyaient pas leurs yeux.
– C’est formidable ! Dit Canou, formidable !
Les vautours se remplissaient les ailes, il y avait tellement de galettes qu’ils ne savaient plus où les mettre !
– Se sont vraiment des charognes ! Pensa alaki. Maintenant, messieurs les vautours, retournez d’où vous venez ! Et laissez mes amis tranquilles !
– A une seule condition, lui dit un vautour plus vorace que l’autre, c’est que chaque jour tu nous apportes autant de nourriture sur cette montagne et cela jusqu’à la fin des temps. Et pour être certain que tu nous apporteras la nourriture tu vas venir avec nous, tu seras notre prisonnier !
Aussitôt, les deux vautours encerclèrent alaki en poussant des cris stridents. Tous les faucons qui avaient assisté à la scène protestèrent, le père de Canou s’avança vers les vautours et leur dit :
– Vous avez suffisamment de nourriture pour un an ! Laissez ce petit avec nous !
– Non ! Nous voulons plus, cria un vautour.
Et ils s’envolèrent en emportant alaki
– Papa ! Supplia Canou, fait quelque chose pour alaki ! Il nous a sauvés.
– Je te promets mon fils que nous sortirons ton ami de ce mauvais pas. Je vais appeler tous nos amis et nous irons dans leur refuge récupérer alaki, même s’il faut déclarer la guerre aux vautours !
– Pourvu qu’ils ne le mangent pas, s’inquiéta Canou, car il deviendrait à son tour un vautour et ce serait une catastrophe !
– Non ! Je ne le pense pas, dit sa mère, ils ne vont pas tuer la poule aux œufs d’or. Tu comprends, si ton ami peut leur fournir de la nourriture à volonté ils ne vont pas se fatiguer à le manger. N’oublie pas qu’ils sont trop paresseux pour faire la chasse.
– Ta maman a raison, dit le père de Canou, sois sans crainte, nous irons sauver ton ami. Rassemblement ! Hurla-t-il, il n’y a pas de temps à perdre, que tous les faucons et autres rapaces se joignent à notre famille pour délivrer l’ami de mon fils.
Tous étaient présents à l’appel, même les hiboux qui d’habitude ne sortent que la nuit. Il y avait les chouettes, les buses et aussi l’aigle royal et sa vilaine femme qui avait déplumé alaki (elle était peinée de lui avoir fait tant de mal). Le grand-père de Canou aiguisait toutes les griffes des faucons, il y mettait du cœur à l’ouvrage et cela lui rappelait sa jeunesse ; quand il devait se battre contre les loups affamés qui rodaient la nuit autre de sa grotte, en ce temps là il fallait avoir des sérieuses défenses et des bonnes griffes bien aiguisées.
– Vite ! Cria le père de Canou, allons-y !
Dans un brouhaha immense des milliers d’oiseaux s’envolèrent vers le refuge des vautours. Pendant ce temps, les vautours avaient enfermé alaki dans un arbre creux, c’était leur lieu de torture, il y faisait très noir, on ne pouvait presque pas respirer, il n’y a avait qu’un petit trou pour laisser passer l’air. alaki tremblait de peur, il se souvenait de ce qu’avait raconté Canou sur la guerre entre les vautours et les faucons.
– Il faut que je trouve une solution pour sortir d’ici, sinon je ne pourrais plus jamais revoir ma maman, pensa-t-il.
Au même moment alaki entendit un petit cri derrière l’arbre ;
– Coucou ! C’est moi Canou, ne t’inquiète pas, mon père arrive avec d’autres amis pour te délivrer !
– Ouf ! Quel soulagement ! pensa alaki
– Avec mon frère nous allons distraire tes deux gardiens et pendant ce temps mon père va scier ton arbre
– Merci ! Mais soit prudent tout de même, dit alaki
Les deux faucons tournoyaient autour des vautours et les agaçaient sérieusement.
– Allez-vous-en ! Sales gamins ! Hurla l’un d’eux
– Tu ne nous attraperas pas, nargua Canou qui continuait de voler autour de la tête du vautour.
– Pourvu qu’il ne lui arrive rien, je tremble pour lui, disait alaki (car il voyait tout ce qui se passait par le petit trou).
Les vautours très énervés par le manège de Canou et de son frère, se ruèrent sur les deux faucons
– Canou ! Sauve-toi vite ! Cria alaki
Et au même moment des milliers d’oiseaux, toutes griffes dehors, se jetèrent sur les vautours ! Les chouettes, les buses, les hiboux donnaient des coups de bec, des coups de griffes…..
Profitant de la bataille, le père de Canou sciait l’arbre où était enfermé alaki.
– Vite fiston ! Dépêchons-nous, il faut te sortir de là
– Merci ! Merci ! disait en pleurant alaki
– Maintenant suis nous et plus vite nous retournerons à la grotte mieux cela vaudra ! Cessez la bataille ! Rentrons maintenant, cria le père de Canou à ses amis.
Les vautours étaient lamentables à voir
– Ils ont bien mérité cette correction ! Cria chouette.
Tous les oiseaux retournèrent vers la grotte, ils étaient heureux et si contents d’avoir sauvé alaki. La maman de Canou félicita tous les oiseaux et alaki les remercia chaleureusement
– Il faudra retourner au plus vite sur ta planète lui dit Canou, car si les vautours te retrouvent, ils ne te lâcheront plus !
– Oui, j’aimerais y retourner au plus vite, car ma maman me manque, mais avant de partir, je voudrais revoir les enfants Julie et Arnaud, je ne partirais pas sans leur dire au revoir.
– Promis, nous irons ce soir au coucher du soleil. D’abord nous devons organiser ton départ pour demain.
Le soir, au coucher du soleil, alaki et Canou s’envolèrent vers la maison des enfants. Grâce à son don extraordinaire, Alaki n’eut aucune difficulté pour retrouver son chemin.
– Regards Canou, la lumière dans la chambre de Julie est allumée ! Viens, nous nous poserons sur le rebord de la fenêtre.
Le cœur battant, Alaki donna deux coups de bec sur la vitre.
– J’entends du bruit, dit Julie à son frère, écoute.
De nouveau, Alaki frappa à la fenêtre.
– Bonne nuit les enfants ! Cria Alaki
– Alaki ! Tu es de retour ! C’est merveilleux, comme tu nous a manqué ! Mais dis donc tu es devenu un oiseau !
Julie le prit alors dans ses bras et le serra contre elle en pleurant,
– Doucement, doucement Julie, tu m’étouffes ! Lui dit Alaki.
– Je suis si heureuse que tu sois de retour, nous avions cru, Arnaud et moi, que tu étais mort !
Alaki leur raconta son aventure depuis les cuisines de l’école jusqu’à la bataille avec les vautours.
– Nous t’avons chercher partout, raconta Arnaud, lorsque je suis sorti de l’école et que je ne t’ai pas trouvé, j’ai eu peur que le chat de la concierge t’ai mangé. Je l’appelais dans la cour, il se sauvait à chaque fois ! Ensuite, lorsque nous avons lu sur le menu du jour qu’il y avait des « cuisses de grenouilles » au repas, nous avons cru que le cuisinier t’avait fait cuire !
– Comme nous avons pleuré, dit Julie, nous étions tristes mais on se souvenait que tu pouvais te transformer, alors j’ai regardé mes copines, ma maîtresse d’école, même la femme de ménage, on pensait que l’une d’elles t’avait mangé et que tu étais devenu une personne ! Mais aujourd’hui je suis soulagée que tu sois devenu un aiglon.
A ce moment là, Julie se rendit compte qu’il y avait aussi le petit faucon,
– Parle t-il ? demanda t-elle
– Non, répondit Alaki, mais je communique avec lui, il vous connaît bien, je lui ai parlé de vous deux et il aimerait devenir votre ami, vous voulez bien ?
– Oh oui ! Reprirent en chœurs les deux enfants, et comment s’appelle t-il ?
– Il s’appelle Canou, et avant mon départ sur la planète Zorane j’ai voulu venir vous dire au revoir avec lui.
– Nous sommes très tristes que tu t’en ailles, mais nous le comprenons et je vais te faire un petit cadeau, dit Julie.
– Moi aussi, dit Arnaud
Julie passa autour du cou d’Alaki une jolie chaîne avec un médaillon,
– Tu vois, c’est mon prénom qui est gravé sur ce médaillon, ainsi tu penseras à moi là-haut
Arnaud passa une montre sur la patte d’Alaki
– Et moi je t’offre ce petit cadeau, pour que tu regardes l’heure de temps en temps en pendant à moi, même s’il n’y a pas d’heure sur ta planète.
– Vous êtes merveilleux ! Et Alaki était très ému. Et moi je vous ai apporté une jolie pierre magique à chacun, une rose pour Julie et une bleue pour Arnaud. Si vous lui dites le mot : « magique! » en la frottant très fort dans vos mains, aussitôt votre vœu se réalisera !
– Même si je dis, « je voudrais du chocolat tout de suite ! » dit Julie
– Essayes, tu verras, lui dit Alaki
Et après avoir dit le mot « magique », Julie vit son vœu se réaliser ! Une pluie de chocolat lui tombait sur les genoux !
– Même pour mes notes d’histoire ? Demanda Arnaud, je peux le faire ?
– Oui, cette pierre vous comblera tous les deux
– Comme nous aimerions que tu restes avec nous, tu vas nous manquer ! Dirent les deux enfants
– Mais vous me verrez dans votre pierre magique ! Leur dit Alaki.
Les soirs de pleine lune vous disposerez vos pierres sur une table devant la fenêtre, et vous m’appellerez et à ce moment là vous verrez ce que je fais, ce que je deviens
– Comme à la télévision ! Enchaîna Arnaud
– Oui, comme à la télévision
– Mais pourquoi tu n’essayes pas de voir ta planète ce soir, puisqu’il y a la pleine lune ? Tu verras ta maman !
– N’oublies pas Arnaud, je ne suis pas un enfant comme vous, et seul les enfants peuvent voir dans cette pierre magique.
– C’est dommage, rétorqua Julie, j’aurais bien aimé moi, voir ta maman….
– Vite, dit Canou, il faut partir Alaki, la route est longue avant de retrouver notre grotte, demain tu repartiras chez toi.
– adieu les enfants ! Je ne vous oublierais jamais.
Les enfants en larmes, embrassaient les oiseaux,
– Reviendras-tu un jour ? demanda Julie en reniflant,
– J’essaierais ! Promit Alaki
Alaki et Canou s’envolèrent rapidement,
– C’est difficile les séparations, pensa Alaki
Dès le retour à la grotte les deux amis s’endormirent, Alaki pensa à sa maman,
– Demain je te retrouverais, je serais chez nous Maman ! Et je te raconterais mon aventure sur la Terre !
Aux aurores, Alaki fut réveillé par la maman de Canou.
– Je te fais mes adieux, cher petit être extraordinaire, lui dit-elle. Tu nous as rendu un grand service et nous ne t’oublierons jamais, en souvenir de nous je t’ai tricoté un diadème de plumes, portes les en souvenir de notre famille.
– Merci, jamais je n’ai eu autant de cadeaux, dit Alaki. A mon tour, je vous offre des perles de ma planète, et chaque fois qu’un vautour viendra vous demander la « Taxe » pour la nourriture, il vous suffira de souffler sur les perles et automatiquement vous aurez de la nourriture, vous ne serez plus jamais ennuyé par eux. Alaki gonfla le torse et souffla dans la grotte, des milliers et des milliers de perles magiques tombèrent sur le sol.
– Voilà de la nourriture pour des milliers d’années, pour votre famille, vos amis et vos descendances.
– Merci ! Dit la mère de Canou, merci, tu es l’aigle le plus adorable de toute la planète, viens que je t’embrasse !
– Allons ! Pressons-nous ! Dit le père de Canou.
Toute l’armée des faucons était présente devant la grotte, et Canou expliqua à Alaki le plan prévu pour son départ.
– Chaque oiseau volera et tous se tiendront par l’aile afin de former une grande échelle volante, il te suffira de grimper le long de cette échelle et tu atteindras une station spatiale ; là une navette t’attendra et t’emmènera vers ta planète Zorane. Quittons nous maintenant sans larmes, nous sommes des grands maintenant, je te suivrais le plus que je pourrai, ensuite tu voleras tout seul vers ta maman.
Il y avait des milliers et des milliers d’oiseaux, pas seulement des rapaces, il y avait aussi des pigeons, des rossignols, des colibris, des hirondelles, et d’autres encore et ils formèrent cette gigantesque échelle volante. C’était féerique et grandiose à la fois, jamais sur cette terre on avait vu une telle échelle vivante et vibrante.
Après les remerciements et les adieux, Alaki vola, vola, vola de plus en plus haut, Canou le suivit…. Mais plus Alaki montait et plus Canou avait du mal à le suivre.
– Ne te retourne pas, lui cria Canou, continue ta route, tu seras bientôt sur ta planète
C’est ainsi qu’après des heures et des heures d’efforts, Alaki atteint le plus haut de cette échelle extraordinaire, plus il montait, plus il faisait froid et certains oiseaux ne pouvaient pas bouger leurs ailes.
Alors avec un effort surnaturel, Alaki se hissa de plus en plus vite, il grimpa à s’en faire mal aux pattes, plus d’une fois il faillit tomber ! A un moment il regarda le médaillon que lui avait offert Julie et il pensa aux enfants et cela lui donna beaucoup de courage.
– Encore un petit effort, se dit-il, pour Julie et Arnaud, il ne faut pas que je les déçoive. Encore un effort. Ho HISSE! ho HISSE!
Enfin il atteignit le dernier oiseau, un colibri tout gelé mais il était ravi d’avoir participé à cette chaîne de solidarité, Alaki lui dit alors,
– Merci, de tout mon cœur merci, va vite dire aux autres que j’ai atteint la plate forme !
Alaki était fatigué mais heureux, enfin il était hors de danger, il allait pouvoir retourner sur Zorane. La station spatiale était tout éclairée, les cosmonautes s’apprêtaient à prendre un nouveau départ, ils vérifiaient le réservoir de la navette.
– Je dois me cacher à l’intérieur, se dit Alaki, et attendre qu’ils décollent.
Grâce à la montre que lui avait offert Arnaud, Alaki peu voir qu’il avait mis douze heures pour grimper le long de l’échelle et il était fier de sa performance.
– La fusée ne tardera pas à décoller, enfin je vais retourner chez moi…. Quelle aventure !
Un soir de pleine lune, Canou arriva chez Julie et Arnaud, il frappa avec son bec sur la vitre.
– Ouvre-lui, dit Julie à Arnaud, c’est certainement Canou, l’ami d’Alaki. Que veux-tu ?
– Tu sais bien qu’il ne parle pas, dit Arnaud à sa sœur.
Canou virevoltait dans la chambre et essayait de faire comprendre aux enfants qu’il aimerait avoir des nouvelles d’Alaki.
– J’ai compris ! Dit Julie, tu veux que nous regardions dans la pierre magique ! Vite posons la devant la fenêtre. Il y a un mois qu’Alaki est parti, peut-être a t-il retrouvé sa maman ? Les enfants posèrent la pierre magique sur une table devant la fenêtre ils la frottèrent comme leur avait expliqué Alaki et attendirent un peu. C’était comme à la télévision, voilà ce qu’ils virent….
La fusée où s’était caché Alaki avait décollé et tournoyé pendant des jours et des jours dans l’espace. Mais un mauvais réglage de l’ordinateur détourna la fusée de sa trajectoire et elle alla s’échouer sur une planète totalement inconnue ! Les deux cosmonautes périrent brûlés et Alaki s’en sortit de justesse en plongeant dans une mer de boue. Pouf ! Et voilà notre bel aiglon devenu une grosse bulle de boue verdâtre. Glaciale (moins 90°), cette planète était très peu hospitalière. La mer de boue où était tombé Alaki était entourée d’une végétation bizarre. Les arbres, au lieu de pousser comme sur la terre à la verticale, poussaient à l’horizontale ! Les racines poussaient sur les troncs, et il n’y avait pas de feuilles. Les herbes étaient géantes et piquantes. Des animaux étranges nageaient dans cette mer de boue verdâtre, c’était les rantepaos ! Des serpents couverts de poils verts. Un serpent but une gorgée de bulle verte et Alaki se transforma en un rantepaos ! Ainsi il apprit qu’il n’était pas encore chez lui, mais sur la planète Rantepao car sur cette planète il n’y a que des êtres qui rampent; même les arbres rampent, tout rampe !
Alaki raconta sa mésaventure à ses nouveaux amis et de demanda bien comment il allait pouvoir se sortir d’ici.
– Nous allons rentrer dans notre terrier, fit l’une des rantepaos, et nous demanderons à notre puissant sorcier ce qu’il faut faire.
Le long du chemin, Alaki rencontra de drôles de limaces plates et rondes comme des crêpes, il s’étonna et demanda à ses nouveaux amis ce que c’était.
– Ce sont les espions du roi « l’éléphant phoque », ils surveillent la mer de boue, dit le serpent. Il vaut mieux filer d’ici, car nous n’avons pas le droit de nous baigner, c’est son territoire.
– D’ailleurs, enchaîna l’autre, tout lui appartient ici, les arbres, les rochers, les lacs, il vit dans la montagne plate !
– Une montagne plate ? S’inquiéta Alaki
– Oui, ici tout est plat, la montagne aussi.
– Parle-moi un peu plus de ta planète, fit Alaki très intéressé.
– Notre planète, Rantepao, est une très vieille, vieille étoile qui s’est détachée de saturne il y a des milliards d’années. Lorsqu’elle s’arrêta de tourner sur elle-même, elle devint toute plate et ovale comme un plateau. Le soleil ne nous éclaire jamais, nous avons juste des rayons de lune ! C’est pour cela qu’il fait froid, tous les êtres qui vivent ici rampent et sont recouverts de poils pour se protéger du froid, même les escargots sont poilus et les vers luisants aussi ! De plus, nous sommes tous verts, sauf « l’éléphant phoque », il est de gris, il est tellement vieux !
– Y a t-il d’autres animaux étranges sur Rantepao ? demanda Alaki
– Oui, les Sphénodons !
– Des quoi ??? S’inquiéta Alaki
– Des Sphénodons, c’est gros comme un lézard mais sur la tête il y a une crête de coq toute verte aussi, il faut se méfier lorsqu’il est en colère car avec sa crête, il peut te lancer du poison ! Il y a aussi des chenilles, mais elles se cachent car nous les mangeons, on adore çà ! Tu verras, je t’en ferais goûter une tout à l’heure.
– Non merci tu es gentil, mais au fait quel est ton nom ?
– Je m’appelle Gecko et toi ?
– Alaki
Ils arrivèrent enfin devant le terrier des rantepaos, en réalité c’était une longue galerie sous un arbre.
– On se croirait dans une mine de charbon, pensa Alaki
Il y faisait très noir, et une odeur nauséabonde se dégageait de cette galerie. Des dizaines de rantepaos, serrés les uns contre les autres, fumaient une tige d’arbre. Il s’arrêtèrent de discuter dès qu’ils virent Gecko et Alaki.
– Que fument-ils ? demanda Alaki
– Ils fument de la Balsamine, c’est une herbe magique qui nous tient chaud durant cette longue année glaciale !
– Bizarres les animaux sur cette planète ! pensa Alaki
– Veux-tu fumer toi aussi ? Gecko
– Non, merci, je ne fume pas, j’avais oublié de te dire que je ne mange pas, je ne bois pas… je sais seulement me transformer.
– Oh là là ! Tu n’es pas rigolo ! dit Gecko
Le sorcier se leva et demanda à Gecko ce qu’il voulait,
– Bon sorcier, dit Gecko, je t’amène un ami qui est tombé de sa planète, Zorane. Il aimerait retourner chez lui, peux-tu nous conseiller ?
– Nous n’avons jamais entendu parler de la planète Zorane, s’inquiéta le sorcier, es-tu certain que tu ne nous amènes pas un espion du roi « éléphant phoque » ?
– Non ! Dit Alaki, je peux vous prouver d’où je viens.
Et soudain le sorcier vit le médaillon de Julie et la montre d’Arnaud que portait Alaki.
– Qu’est-ce que ces breloques ?? Nous ne connaissons pas ce genre de choses ici !
– Je comprends ta méfiance sorcier, dit Alaki, je vais te raconter toute mon histoire si tu veux bien m’écouter.
– D’accord, mais ne t’avises pas de nous mentir, car je serais très méchant et nous ne t’aiderons pas !
Encore une fois, Alaki dut répéter ses aventures. A peine eut-il fini qu’un grand bruit se fit entendre au-dessus de la galerie.
– Chut ! Du calme ! Cria le sorcier, on ne bouge pas ! C’est le roi « éléphant phoque » qui se déplace, il est tellement lourd qu’il écrase à chaque fois nos galeries lorsqu’il passe !
Soudain on entendit un cri de des bruits,
– Au secours ! Au secours !
Alaki put distinguer dans le noir quelque chose qui courait, affolée vers le sorcier.
– Délivre-moi sorcier ! Cria la petite bête qui venait d’entrer (c’était une magnifique hermine blanche) en larmes et tout tremblante qui s’agenouilla devant le sorcier médusé.
– Que t-arrive-t-il ma belle Cristalline ?
– Le roi « éléphant phoque » veut nous déloger de notre terrier, il écrase tout sur son passage. Maman est blessée et Papa est trop vieux pour changer de place. Aide-nous ! Je t’en supplie, pitié ! Pitié !
Alaki fut tout surpris de rencontrer ainsi dans ce trou noir, sinistre et glacial, une si jolie hermine. De suite, il eut le coup de foudre ! Comme elle était belle Cristalline, dans sa robe de fourrure blanche et elle avait de jolies pattes fines, un museau effilé et des yeux bleus brillants comme deux diamants.
Alaki était sous le charme.
– Comment une si jolie créature peut-elle vivre ici parmi ces rantepaos verts ? pensa t-il
Alaki ne tenait plus en place, il demanda à Gecko
– Mais qui est-elle ? Où vit-elle ?
– C’est notre mascotte, sa famille vit à quelques lunes de notre terrier, sous un arbre, nous les protégeons car depuis longtemps elle nous porte-bonheur. Les parents de Cristalline ont débarqué comme toi dans une fusée. Nous les avons recueillis et depuis nous restons très liés, mais sur la Terre il reste encore les frères et les sœurs de Cristalline.
Alaki pensa soudainement à ces vautours et autres rapaces qui mangeaient les mulots, les souris et peut-être … les hermines et s’ils mangeaient les frères et les sœurs de Cristalline ? Une immense douleur lui serra la poitrine, Alaki était amoureux et ne savait comment faire pour aider Cristalline et sa famille. Le sorcier calma la petite hermine et lui promit de trouver au plus vite une solution, ensuite se tournant vers Alaki il lui dit :
– Toi nous t’aiderons un peu plus tard, en attendant, tu peux rester ici avec mes compagnons, tu seras à l’abri. Nous allons chez nos amis les hermines.
– Je viens avec vous, dit Alaki, je ne sais pas encore comment je vous aiderais mais je trouverais la solution.
– Je te remercie de ton courage, lui dit le sorcier et il se tourna vers Cristalline.
– Je n’ai pas fait les présentations, je te présente Alaki, un être extraordinaire qui vient de la planète Zorane.
Cristalline battait des cils, elle s’essuya les yeux et sourit
– Oh ! pensa t-elle, quel beau jeune rantepaos
Cristalline avait eu le coup de foudre.
Tous les serpents verts quittèrent la galerie, suivis par le sorcier, celui-ci se retourna vers Alaki et lui dit
– Reste ici avec Cristalline et veille sur elle, nous nous débrouillerons sans toi.
Alaki était heureux, il se retrouva seul avec Cristalline, une belle histoire d’amour allait commencer. Il voulut lui prendre la patte et soudain il se rendit compte qu’il n’était qu’un serpent recouvert de poils, il devint triste.
– Veux-tu devenir mon ami ? Lui dit timidement Cristalline
– Oui, j’aimerais bien ! Et il lui sourit
– Raconte-moi tes aventures, demanda t-elle, comment est ta planète ? As-tu d’autres amis ? Elle lui posait un tas de questions.
Alaki oublia un instant qu’il était un serpent et parla sans s’arrêter jusqu’à ce que Cristalline épuisée par toutes ces émotions s’endormit blottie contre lui.
Tous deux restèrent ainsi un long moment. Les rêves d’ Alaki étaient colorés, il se voyait marchant sur les nuages avec Cristalline et il chantait : « Cristalline Mihou ! Cristalline Mihou ! »….
Le réveil fut brutal, le sorcier était de retour et criait à tue tête
– Debout là dedans ! Il faut fuir ! Allons, pressons !
Alaki tout abasourdi ne comprenait plus très bien ce qu’il était arrivé.
– Nous avons été poursuivis par les gardes du roi « éléphant phoque », il faut fuir le plus rapidement possible de cette galerie car ils cassent tout sur leur passage !
Dehors, il faisait un froid glacial, Cristalline tremblait de tous ses membres et Alaki ne savait pas comment la réchauffer, il lui vint une idée, la couronne de plumes que lui avait confectionné la maman de Canou, il la portait toujours sur lui, il souffla dessus et cela devint un magnifique manteau de plumes colorées qu’il offrit à cristalline, celle-ci toute contente, l’embrassa sur le museau.
– Moi aussi, j’en voudrais bien, cria Gecko en riant
– Assez de bavardages cria le sorcier, dis-moi Alaki, aurais-tu une idée pour cacher Cristalline et ses parents ?
– Je pense, répondit Alaki, que nous pourrions creuser des galeries et construire un labyrinthe, seules les hermines connaîtraient le secret de la sortie !
– Mais c’est génial ! Dit le sorcier, seulement tu oublies que le roi « éléphant phoque » est tellement lourd qu’il écrasera toutes les galeries !
– Justement ! Nous creuserons très profondément, bien en dessous de vos galeries actuelles.
– Mais nous ne sommes pas assez nombreux, rétorqua Gecko, pour ce travail.
– Ne t’affoles pas, lui dit Alaki, regarde-moi
Alaki se gonfla le corps tout entier, souffla dans l’entrée d’une galerie et grâce à son pouvoir extraordinaire, le miracle se produisit, les pierres roulaient toutes seules, elles poussaient les cailloux vers l’extérieur ! Elles creusaient dans le sol ! Taillaient, avançaient de plus en plus vite ! Comme des mineurs ! C’était de véritables ouvrières géantes ! En peu de temps il y eu une galerie, puis deux, puis dix, puis cent ! Apparemment plus solides les une que les autres, un travail parfait, irréel.
– C’est magnifique ! Dit le sorcier ébahi, le roi « éléphant phoque » ne pourra jamais détruire cette construction ! Maintenant je sais que tu viens de la planète Zorane !
Tous les serpents verts crièrent « vive le roi Alaki !!! »
– Maintenant allons chercher tes parents, dit Alaki à Cristalline, je vais vous remettre le code secret pour entrer et sortir du labyrinthe
– Pour te remercier, lui répondit Cristalline, je t’offres cette noisette, je l’avais gardé précieusement sur moi lorsque j’ai quitté la Terre, ainsi tu pensera à moi lorsque tu retourneras sur ta planète.
Alaki était très content d’avoir rendu service, mais il se souvenait qu’il devait retourner chez lui, sa place était sur la planète Zorane, prés de sa maman, il était triste
– Je suis si bien ici, rétorqua Alaki, et je t’aime tellement Cristalline ! J’aurais trop de peine de te quitter.
– Nous comprenons, lui dit le sorcier, mais tu vois bien que votre union ne peut pas se faire, tu es un serpent et Cristalline une hermine, vous ne pouvez pas mélanger les races. Je sais qu’elle t’aime aussi, tu resteras pour toujours son premier amour.
Soudain Alaki une idée!
– Comme je me transforme dès qu’un animal ou un être me mange ! je deviendrais peut-être un jour une hermine et je reviendrais !!
– Peut-être ! Soupira le sorcier, en attendant il faut que tu retrouves vite ta planète, tu nous a montré que tu étais courageux je pense maintenant que tu atteindras la sagesse. Viens nous rejoindre sur les bords de la mer de boue, il y toujours des fusées qui traînent, sans doute pourrons nous en réparer une.
Alaki se sentit soulagé, il était certain qu’un jour il reverrait Cristalline….
De la terre, les enfants et Canou regardaient dans la pierre magique, et Julie pleurait à chaudes larmes,
– Pourquoi Alaki ne peut pas épouser Cristalline ? Elle est si jolie et pourquoi ne s’est-il pas transformé en hermine lui aussi ?
Arnaud pleurait lui aussi, mais Canou ne pouvait pas leur répondre et il les regardait tristement, il promit qu’il ne mangerait plus jamais de mulots, de souris et d’hermines et qu’il en parlerait à sa famille et à tous les rapaces.
La lune commençait à disparaître dans le ciel
– Déjà ? Dit Julie, mais qu’est-ce qu’il s’est passé après ?
– Nous regarderons dans un mois, dit Arnaud. Courage Alaki, nous pensons à toi ! Tu as vu, il portait ton médaillon et ma montre, dit fièrement Arnaud à sa sœur.
– Tu crois qu’il reviendra sur Terre pour se changer en hermine ? Demanda Julie.
Canou profita de cet instant pour s’envoler vers les siens ….
Julie et Arnaud attendirent un bon mois avant de pouvoir regarder dans leur pierre magique. Ils étaient impatients de savoir ce qu’était devenu Alaki et s’il avait réussi à retrouver sa planète Zorane.
– Vite, c’est la pleine lune, dit Julie à Arnaud, j’espère que Canou ne va pas oublier de venir, pose la pierre près de la fenêtre.
A ce moment-là Canou arriva vers ses nouveaux amis.
– Comme tu as grandi ! Remarqua Arnaud, tu deviens un beau faucon maintenant !
Canou sifflota de joie. Tous les trois s’installèrent devant la pierre magique et de nouveau ils purent voir Alaki sur la planète Rantepao…
Pendant des jours et des jours, rantepaos cherchèrent dans la mer de voue une fusée pour le retour d’Alaki. Hélas, les fusées qui étaient tombées étaient soit réduites en bouillie, soit enfouies trop profond dans la mer de boue, impossible de les sortir ! Aussi le grand sorcier eut une idée de génie.
– Puisque nous avons des arbres rampants, et qu’ils sont creux à l’intérieur, il suffira à Alaki de s’installer dans l’un d’eux et tous les rantepaos de la planète pousseront cet arbre jusqu’au bout de la montagne plate, ensuite, l’arbre tombera dans les aires et forcément atteindra la planète Zorane qui d’après mes calculs se situe sous la notre.
– Bravo ! Cria Alaki, c’est une idée formidable !
– Merci grand sorcier, dit Cristalline, je demanderais à toute ma famille de venir vous aider aussi.
C’est ainsi, qu’Alaki s’installa dans un magnifique arbre horizontal et creux. L’arbre ressemblait à une pirogue fermée et à l’intérieur Cristalline avait installé des tapis de mousse pour qu’Alaki ne se cogne pas durant le voyage, car les balancements risqueraient de le blesser.
– Comme tu es gentille Cristalline, dit Alaki tout ému, je te promets de revenir bien vite et jamais, nous ne nous quitterons.
– Je t’ai déjà dans mon cœur, lui dit-elle, et tu vois le joli manteau que tu m’as offert, il ma va tellement bien, il me tient tellement chaud que j’ai l’impression d’être blottie contre toi.
Avant son départ, Alaki offrit à Cristalline une jolie bague magique qu’il passa sur sa fine patte gauche.
– Lorsque la lune versera ses rayons sur ta patte, tu me verras dans le brillant de la bague et si jamais le roi « éléphant phoque » te menace, il suffira que tu touches la bague en disant le mot « magique » pour qu’aussitôt tu ne sois plus embêtée.
Les adieux furent déchirants, mais il fallait partir. Tous les serpents poussèrent l’arbre, c’était difficile car l’arbre ne voulait pas bouger. Enfin il finit par ramper, ramper, durant des jours et des jours, l’arbre rampa et finit par atteindre la montagne plate. Là comme une luge l’arbre se laissa glisser et tournoya dans les aires.
Dans un grand fracas, l’arbre tomba sur un glacier et se brisa en mille morceaux, heureusement que Cristalline avait bien tapissé l’intérieur de l’arbre avec de la mousse, car le choc fut si violent que qu’Alaki faillit s’écraser sur le glacier. Il ne fit que rouler sur la glace et tomba dans un immense volcan.
Le volcan était éteint et il y avait des petites sources d’eau chaude, Alaki au contact de l’eau devint une petite goutte d’eau et roula dans la source. Sur le bord du volcan, trois papillons bavardaient et l’un d’eux avait une folle envie de boire. Cette eau de source était si bonne !
Aussitôt la goutte d’eau qu’avala le papillon devint à son tour un papillon, Alaki redevint un insecte !
– Comme je suis heureux ! Se dit-il, il se regardait partout, j’ai des ailes, je vole, je me sens mieux en papillon qu’en serpent ! Mais dans quel endroit suis-je ? Sur la Terre ou sur ma planète Zorane ?
Il n’allait pas tarder à le savoir.
Les deux autres papillons arrivèrent vers lui et de suite Alaki leur parla,
– Où suis-je ? Leur demanda t-il, comment vous appelez-vous ?
– Tu es sur la planète Warlus ! Nous sommes des papillons de nuit, voilà pourquoi tes ailes sont noires comme la nuit.
Alaki n’avait même pas remarqué qu’il avait des ailes noires tant il a vécu d’aventures. Il raconta son histoire à ses nouveaux amis.
– Je pense, dit l’un des papillons, que les rantepaos t’ont poussés un pue trop loin, car ici nous sommes très loin de la Terre et nous ne connaissons pas ta planète, mais nous connaissons la planète Rantepao, les êtres y rampent et ici c’est le contraire, nous volons.
– Y-a-t-il d’autres papillons? Demanda Alaki
– Oui, il y en a des rouges, qui vient l’été, des jaunes qui ne vivent qu’au printemps et nous qui vivons tout l’hiver !
– Alors, nous sommes en hiver…….. Dit fièrement Alaki,
– Tu as compris, mais il y aussi des fleurs qui poussent en l’aire, des poissons volants, et des dragons, mais nous ne retarde pas, nous ne faisions que passer, bientôt ce sera le printemps et nous devons partir d’ici, fait de même si tu ne veux pas qu’une fleur ou un poisson ne te mange.
– Une fleur qui me mangerait ? dit Alaki un peu effrayé,
– Oui, oui, rirent les deux papillons en s’envolant et laissant Alaki seul au bord du volcan.
– Ils ne sont pas tellement sympathiques, pensa Alaki, enfin, je vais me poser un peu plus bas vers la source et j’explorerais cette planète un peu plus tard.
Alaki avait à peine eu le temps de poser ses pattes fines sur le volcan qu’aussitôt un poisson volant l’avala ! et alors Alaki se transforma rapidement en un magnifique poisson volant, en plus de ses écailles bariolées, il avait deux immenses paires d’ailes bleutées. Il tournoyait sur lui-même.
– Comme c’est agréable d’être un poisson volant, je vais pouvoir nager et voler, il était heureux, il se regarda dans l’eau et se trouva magnifique, il frétillait de joie.
Soudain, près de l’eau il entendit une musique attirante.
– On dirait que çà vient du fond du volcan
Alaki plongea et là ce fut une découverte féerique, il était entré dans le palais des sirènes, elles chantaient, jouaient de la harpe, dansaient en l’honneur du volcan.
– Ah ! Te voilà enfin! Lui cria un autre poisson volant.
Tout à sa rêverie, Alaki, n’avait pas vu qu’à coté de lui il y avait cinq ou six poissons avec des instruments de musique
– Il ne manquait que toi pour la répétition ! Lui dit un poisson tout orange, où étais-tu donc passé ?
C’est ainsi qu’Alaki se rendit compte qu’il était chez les poissons musiciens, et comme il avait toujours ce pouvoir extraordinaire, vite, il se mit à jouer de la flûte à bec.
Après qu’il eut fini de jouer, il parla au poisson orange.
– Quel est ton nom ? Sommes-nous bien sur la planète Warlus comme me l’ont dit les papillons ?
– Je m’appelle Exocet ! Tu as perdu la mémoire ? Je suis ton meilleur ami !
– Il faut que je te raconte mon histoire, lui dit Alaki, je n’ai pas eu le temps pour te la raconter……….
……..
– Sois le bienvenu sur la planète Warlus ! Cria Exocet tout heureux d’avoir pour ami un être venu de la planète Zorane. Je te présenterais d’autres amis ce soir.
– Mais dis-moi, que font toutes ces sirènes dans ce palais ?
– Ce sont les danseuses du volcan, tous les jours elles dansent, chantent, jouent de la harpe, pour le plaisir du volcan ; ainsi il reste calme, il dort !
– Et si elles s’arrêtent de danser que ferait-il ?
– Il se réveillerait et nous jetterait tous dehors, nous sommes bien ici ! Tu ne trouves pas ?
– Mais c’est bien triste pour ces sirènes d’être toujours obligées de danser ! Alaki était de plus en plus inquiet.
– Non, au contraire, c’est un grand bonheur pour elles d’être les danseuses et chanteuses du volcan, en échange elles ont toujours de l’eau douce et chaude, elles vivent toutes dans ce palais, elles sont heureuses je t’assure, écoute les rire et chanter, tu vois bien que les chansons sont gaies.
En effet, les sirènes semblaient tellement heureuses qu’Alaki s’excusa auprès de son nouvel ami.
– Et toi Exocet, que fais-tu de tes journées ? A part jouer de la musique ? demanda t-il
– Il m’arrive souvent de sortir du volcan et de volet avec mes amis par-dessus les montagnes. La vue est superbe, et les montagnes sont gigantesques. L’été tous les poissons volants ramassent des fleurs sur les montagnes pour les provisions d’hiver. En ce moment c’est l’hiver et gare à celui qui a oublié de remplir son grenier, il risque fort d’avoir faim !
– Où mettez-vous vos provisions ? demanda Alaki très intéressé
– A l’intérieur du volcan, dans le palais des sirènes, chaque famille a son garde mangé.
– C’est très bien organisé sur votre planète ! Dit Alaki admiratif.
– Oui, le volcan est notre gardien en quelque sorte, nous l’aimons beaucoup, voilà pourquoi les sirènes ne se plaignent jamais et les poissons volants non plus. Assez bavardé, viens nous allons au-dessus de la montagne astro.
– Pourquoi se nomme t-elle Astro ?
– Parce que c’est la plus haute de toutes les montagnes et qu’elle rejoint les astres, c’est la qu' »habite le dragon Berly, c’est le plus vieux et le plus gentil des dragons. Je pense d’ailleurs que Berly pourra t’aider à retrouver ta planète, il connaît toutes les planètes, viens allons-y !
Les deux poissons volèrent, cote à cote et Alaki admira ces paysages féeriques, bien que ce fut l’hiver, des fleurs poussaient par petites touffes dans les airs, on aurait dit des nuages fleuris, et comme elles sentaient bon ces fleurs…
Alaki s’approcha de l’une d’elles, il se sentait attiré vers elle comme un aimant !
– Non, n’y va pas Alaki ! Lui cria Exocet, c’est la plus terrible des fleurs ! Elle va t’endormir et t’emporter sur son nuage, viens vite !
Alaki sursauta et se réveilla juste à temps, déjà la fleur sauvage commençait à lui tendre ses feuilles pour mieux l’envelopper.
Ils arrivèrent enfin en haut de la montagne Astro.
– Comme c’est beau ! C’est le paradis, cria Alaki
La montagne était recouverte d’un épais tapis de neige rose, elle semblait douce comme de la ouate.
– Plonge dedans, lui dit Exocet, tu verras la neige ici n’est pas froide !
Pour la première fois, Alaki, nagea dans la neige.
– On se croirait dans un bain de mousse ! dit-il en riant
Les deux poissons sautaient, plongeaient, nageaient et riaient de bon cœur.
Leur bonheur fut de courte durée, un grand cri les fit sursauter.
– Qui me dérange dans mon sommeille ??
Les poissons terrifiés restèrent accrochés sur le fond de la neige.
– Alors, répondrez-vous à la fin ? Sales gamins ! Dit-il d’une voix caverneuse.
– c’est Aligator, le cousin du dragon Berly, dit Exocet à Alaki, vite sauvons-nous, car il va nous punir, nous avons troublé son sommeil !
– Excusez-nous, répondit Alaki, nous ne voulions pas vous déranger, on ne faisait que nager.
– Nager ? Reprit l’énorme dragon, sortez de mon territoire, avant que je ne me fâche !
Les deux poissons descendirent rapidement la montagne
– C’est lui le méchant ? demanda Alaki tout tremblant
– Oui, c’est de ma faute, je n’aurais pas du te dire de plonger dans la neige, j’avais oublié qu’il y dormait
– Et son cousin Berly, où dort-il ?
– Dans une grotte, mais c’est plus loin, demain nous irons le voir, tu verras, il est vieux mais pas grincheux comme Aligator.
De très bonne heure le matin, Exocet et Alaki reprirent le chemin de la montagne. Dès qu’ils furent sur la montagne, Exocet appela le dragon.
– Berly ! Berly !
– Il se fait attendre ! dit, en s’impatientant Exocet
– Berly ! Berly !
– Oui, j’arrive, j’arrive ! On me demande ? répondit une voix pâteuse
– Où est-il ? Demanda Alaki, j’entends sa voix mais je ne le vois pas !
– Là, je suis là ! Sur la neige !
En effet, le dragon Berly était étendu sur la neige rose.
Mais sa peau de velours blanche et rose se confondait avec la neige.
– Comme il est grand ! Dit Alaki, et son cou est long, long, où commence t-il ? Où finit-il ?
– Il ne te fait pas peur ? lui demanda Exocet
– Oh non, il est si beau, si fort, si puissant et il a l’air tellement gentil !
Et Alaki avait raison, car malgré cette corpulence imposante, il se dégageait de ce dragon une infinie douceur. Il avait des ailes gigantesques, quand elles étaient déployées, elles pouvaient recouvrir toute la surface de la montagne !
Il regarda les poissons et leur demanda le but de cette visite.
– Je vous présente Alaki, dit Exocet, il vient de la planète Zorane et il …
– Je connais la planète Zorane ! Dit Berly en se grattant la tête.
Enfin quelqu’un qui connaît ma planète ! fit Alaki
– Mais mon pauvre Alaki, repris Berly en roulant les yeux (Berly avait des yeux magnifiques d’un bleu intense), sais-tu que mon cousin le dragon Aligator a fermé toutes les frontières, nous ne pouvons ni entrer, ni sortir de Warlus !
– J’ai un certain pouvoir, lui dit Alaki, je viens de la planète Zorane, et nous sommes des êtres très extraordinaires, je pourrais peut-être négocier mon départ avec votre cousin.
– Oh ! Oh ! Dit Berly en riant, figure-toi que le dragon Aligator ne voudra jamais négocier avec toi, car il est jaloux de votre pouvoir et il te gardera ici pour te le prendre !
– Alors, que pouvons-nous faire ? Dit Alaki très déçu.
Nous allons attendre que mon cousin soit bien endormi, tu t’agripperas à mon cou et tu te feras le plus petit possible ; je te ferais passer les frontières. Sois sans crainte, on me laissera passer.
Alaki fit ses adieux à son ami Exocet et le voilà parti sur le dos du dragon. Berly était un dragon rapide, il allait si vite que les gardes frontières ne le virent pas passer, il volait si haut que bientôt on ne vit qu’un petit point qui traversait Saturne, Pluton et les autres planètes. Alaki se faisait tout petit, tout petit, tellement il avait peur de se faire prendre par le méchant cousin Aligator, qu’il devint une petite goutte qui roula sur le cou de Berly et le miracle se produisit, Alaki était redevenu le petit être de Zorane !
– Te voilà arrivé, lui dit Berly, ce voyage m’a beaucoup fatigué, je suis trop vieux pour faire des exploits de cette taille ! Mais je suis satisfait, te voilà chez toi ! Au revoir !
– Alaki remercia vivement le dragon et repris le chemin de sa maison bulle. Il arriva en bas des escaliers, il les monta moins vite qu’il ne les avait descendues ! Alaki revenait au début de son histoire, on ne savait pas s’il était un petit garçon, ou une petite fille, s’il avait deux ans ou dix ans, ici sur cette planète le temps, les heures, les années n’existaient pas.
Enfin le voilà devant cette porte défendue et tut heureux Alaki revit sa maman qui lui chanta cette berceuse « Alaki Mihou ! …. »
– J’espère que tu n’as pas ouvert cette porte, lui dit-elle.
Alaki ne répondit pas, il savait ce qu’il y avait derrière cette porte…. Un trésor…. Le médaillon de Julie, la montre d’Arnaud, la noisette de Cristalline…. Et la grenouille, le faucon, le poussin, le dragon.
« Un jour je reviendrais voir mes amis » pensa t-il.