Le chat et la poupée

23 août 2019 0 Par Aline Conord

Lorsque Sophie, une petite fille de quatre ans s’aperçut qu’il manquait sa poupée dans ses bagages, il était trop tard. L’avion s’envolait pour l’Australie. Son papa, un ingénieur électronicien, avait trouvé un emploi à Melville en Australie.
– Ne pleure pas ! Lui dit sa maman, à Melville, nous t’en achèterons une autre !
– Mais maman Natacha était ma plus jolie poupée ! Jamais je n’en trouverais une aussi jolie. Elle était si mignonne dans son petit manteau rouge, et ses petites bottes et sa toque et…  » Sophie pleurait de plus belle.
– Allons ne sois pas triste, insista sa maman, puisque tu y tiens tant, nous écrirons aux nouveaux locataires de notre maison et nous leur demanderons de nous l’envoyer !
– Merci maman tu sais combien Natacha était ma mascotte, tu crois qu’on va me la retrouver ?
– J’en suis persuadée, dors un peu maintenant le voyage va être très long !

Pendant ce temps, Natacha grelottait dans le grenier d’une maison qu’elle ne connaissait pas. C’était Gribouille, le chat de la voisine qui l’avait installé chez lui, la veille du départ de Sophie et sa famille. La petite fille avait laissé un instant sa poupée sur le lit. Gribouille était tellement amoureux de cette belle poupée, qu’il l’enleva sans aucune façon, il voulait la garder pour lui tout seul !Il avait remarqué Natacha un soir par hasard alors qu’il furetait dans la cour à la recherche d’un bon repas.Gribouille était ce qu’on appelle un vulgaire chat de gouttière. Il vivait seul comme un clochard de plus il était très cabochard, il adorait se bagarrer avec les autres matous de tout poil.Il était la terreur du quartier, les autres chats le respectaient car il avait une aisance pour se déplacer et un culot pour chaparder la nourriture ! C’était le zonard comme disait sa copine, mais il avait un cœur tendre sous ses allures de petit truand. Chaque fois qu’il voyait la poupée son cœur battait plus vite, pour elle il avait envie de devenir un « chat gentleman « . Un jour il avait osé lui dire un petit bonjour et Natacha lui avait rendu un bonjour tellement souriant, qu’il en avait les poils tout hérissés il était tout simplement tombé amoureux. Depuis cet instant il ne vivait que pour voir son petit sourire.

Aussi lorsqu’il apprit que sa bien-aimée partirait au loin, il la cacha. Voilà, comment la jolie poupée se retrouva dans un grenier sombre, sentant la moisissure et la poussière.

– Atchoum ! Éternua la poupée. Mais où suis-je ?

– Dans le grenier avec moi ! Répondit Gribouille, pourquoi pleures-tu ? Tu n’es pas bien avec moi ?

– Ramène-moi vite à la maison, sinon Sophie partira sans moi !

– Désolé mais ils sont déjà partis !

– Ce n’est pas possible, ma maîtresse ne m’aurait pas oublié, je la connais bien elle ne serait pas partie sans moi !

– Je t’ai amené ici car je suis ton ami et que je t’aime, je ne voulais pas que ta maîtresse t’abandonne et te laisse seule dans ta maison !

– Sophie ne m’a pas abandonné, tu dis des sottises, elle m’avait préparé des vêtements chauds pour aller en Australie, j’ai même vu ma petite valise sur le lit ce matin. Tu vois bien qu’elle m’aime et qu’elle ne voulait pas me laisser ?

– Taratata…C’est des histoires tout çà, grommela le chat, moi je les connais tous ces militaires ou ingénieurs qui partent à l’étranger. Ils nous oublient, ce n’est pas de leur faute d’ailleurs mais ils ne peuvent pas nous emmener, c’est à la frontière paraît-il qu’il y a des problèmes. Aussi c’est pour çà que je vis dans ce grenier, cela fait trois fois qu’on m’abandonne et je sais de quoi je parle !Une première fois c’était Alexis, un gentil garçon pourtant, il a du partir à l’étranger et il m’a laissé chez un copain. Son copain un certain Kevin, n’arrêtait pas de taper dessus, j’ai été obligé de m’enfuir.

Plus tard c’était une petite fille , je me disais elle doit être douce ! Eh ! bien non ! Çà n’a duré que deux jours elle n’arrêtait

Pas de me laver elle me prenait pour sa peluche, elle me mettait dans un berceau, me coiffait, bref l’horreur !!

Alors tu comprends, je préfère vivre seul dehors et libre comme l’air. Et si je t’ai amené dans ce grenier c’est pour que tu ne souffres pas comme moi. Je m’occuperais de toi, je te ferais les courses, je te ferais connaître plein de monde et tu seras heureuse avec moi !

La poupée pleurait de plus belle, elle n’arrivait plus à contenir ses sanglots :

– Ce n’est pas une vie comme cela que je veux ! Je suis ta prisonnière, c’est sale, il fait froid dans ton grenier et je veux partir car je sais que Sophie m’aime et que jamais elle ne m’aurait abandonnée

Natacha n’eut pas le temps de terminer sa phrase qu’un grand bruit la fit sursauter. C’était le propriétaire de la maison qui grimpait les escaliers, ce vieil officier à la retraite avait un caractère exécrable, il criait après sa femme de ménage :

– Juliette, vous avez encore oublié de fermer la porte du grenier ? Qu’attendez-vous pour aller la fermer ?

– J’y cours, Monsieur j’y cours !

– Profitez-en pour aller voir dans ce grenier si les fenêtres sont bien fermées car il fait froid dans cette maison !

Gribouille cria à Natacha : – Caches-toi dans la malle, et ne bouge pas. Moi je vais me mettre sous ce fauteuil !

Au moment où le chat se posta sous le fauteuil, une petite souris toute coquine s’approcha de lui et dit :

– J’ai tout entendu le chat ! Ce n’est pas beau de séquestrer une pauvre poupée !

– Cesse de me narguer vilaine souris, sinon je te casse les reins d’un coup de patte !

-Tu n’oseras pas poltron ! Tu n’oseras pas car le vieil officier en bas t’attend il te jettera dehors car il n’aime pas les chats !ha, ha, ha,

– Ors de ma vue vilaine souris ! Pestait Gribouille, il était de plus en plus en colère.

Cette brave souris avait tellement irrité le chat qu’une course poursuite s’ensuivit. La souris espiègle et agile sautait dans tous les coins du grenier et le chat miaulait, crachait, ….

– Qu’es-ce que ce tintamarre ? Hurlait le vieil officier, ma parole vous vous rouler dans les meubles ma pauvre Juliette !

Soudain, Juliette vit le chat et poussa un cri strident :

– C’est un chat ! Un sale chat de gouttière !

Gribouille continuait sa course folle, renversant sur son passage les chaises, les bibelots. La souris riait de la situation car depuis belle lurette, elle était rentrée dans son nid douillet.

Quand Juliette put attraper le chat elle le balança sans ménagement dans les escaliers, celui penaud sortit bien vite de cette maison si peu hospitalière.

Il courait si vite qu’il renversa une poubelle sur son passage, il ne vit même pas le lampadaire et se cogna brutalement, assommé par le choc, il resta bêtement prostré sur le trottoir.Il décida de dormir là pour cette nuit, même si l’endroit est peu confortable.

Pendant ce temps la poupée fit la connaissance de la petite souris. Celle-ci avait fait son nid dans un vieux chapeau qui se trouvait au fond de la malle.Il y avait aussi une trompette, un tambour, une paire de jumelle, une boussole et une carte du monde.

– C’est en Australie qu’habite Sophie ! Dit la poupée, savez-vous où cela se trouve sur la carte ?

– C’est vraiment loin ! Répondit la souris, on ne pourra jamais y aller !

– Il faudrait d’abord que je puisse sortir de la malle, ce vilain chat a bloqué le couvercle et c’est difficile avec mes pauvres petites mains de le soulever !

– Je peux t’aider ! Dit timidement la trompette. Si tu grimpes sur mon dos, les autres te pousseront de toutes leurs forces et toi tu pourras soulever ce maudit couvercle !

-Je te remercie beaucoup pour ta gentille intention, mais j’ai trop peur de te briser le dos, tu sembles si fragile !

– Ou alors, rétorqua la souris, je vais te creuser un énorme trou et tu essayeras de passer, tu es si menue !

– Oui ! Oui ! Crièrent ensemble quatre bébés souris qui rêvassaient dans le chapeau.

-Mais ce sera un long et pénible travail pour vous tous ! Je suis condamnée à vivre ici, enfermée toute ma vie dans le noir et la saleté ! Hi, Hi, Hi !

Natacha pleurait, pleurait et tout ce petit monde dans la malle pleurait aussi devant tant de cruauté pour une si jolie poupée.La trompette, le chapeau, les jumelles, le tambour, les souris tous sanglotaient maintenant.

– Dors maintenant Natacha nous veillerons sur ton sommeil et demain nous trouverons une solution ! , lui dit la souris toute émue.

Après cette nuit mouvementée, Gribouille se réveilla alléché par une odeur de poisson frais.Dans sa course folle de la veille il ne s’était pas rendu compte, qu’il avait dormi sur l’étal d’un poissonnier.Avant l’arrivée du marchand, le chat s’empressa de prendre une belle sole toute fraîche pour déguster avec sa nouvelle pensionnaire, car il avait bien l’intention d’aller récupérer Natacha dans le grenier du vieil officier. Lorsqu’il arriva devant la maison, il se dit qu’il serait plus prudent de grimper sur le toit. Il atteindrait plus facilement le grenier. Quand il arriva à la hauteur de la fenêtre, Gribouille se mit à miauler pour attirer l’attention de la poupée. Mais il vit que la malle restait désespérément fermée et cela le chagrina énormément.Il redoubla d’efforts et miaula de plus en plus fort, espérant en vain que quelqu’un l’entendrait.

Une chatte qui passait sur le toit, crut que ce beau chat de gouttière lui faisait la cour. Elle ondulait des hanches, se trémoussait sur ses pattes et d’une voix langoureuse lui dit :

– Alors, beau gosse tu m’appelles ?

– File, cela ne te concerne pas ! Répondit Gribouille.

– Ne soit pas agressif ! Je pensais que tu m’appelais avec tes miaulements stridents. Mon nom est Paula et j’ai cru t’entendre crier P-a-u-l-a ?

– Je disais Natacha et non Paula ! Tu vois dans ce grenier, il y a une jolie poupée.

– Et moi, je ne suis pas une jolie pépèe ? Dit la chatte vexée.

– Ce n’est pas pareil ! Natacha est une vraie poupée, pas une pépée !

Les miaulements bruyants du chat attirèrent le vieil officier dans la cour et lorsqu’il vit les deux chats sur son toit, il s’empressa d’aller chercher son fusil.Il était bien décidé d’en finir une fois pour toute avec ce maudit chat.

– Tu vois ! Cria Gribouille à Paula avec tes histoires, on s’est fait repérer. Tu es nulle ! Nulle !

Les deux chats descendirent rapidement du toit et Gribouille raconta à Paula la drôle d’aventure qui est arrivée à Natacha. Maintenant par sa faute la pauvre poupée est enfermée dans la malle et comment faire pour la sortir de là.La chatte était un peu plus rassurée, elle pensait que dans le grenier il y avait une,

Chatte qui s’appelait Natacha, aussi elle n’avait aucune raison d’être jalouse car on n’a jamais vu une poupée fiancée à un chat.

– Viens dit-elle, je vais t’emmener chez moi et nous trouverons une solution à ton problème !

C’est ainsi que Gribouille put voir pour la première fois une vraie maison, celle de sa nouvelle amie. Les nouveaux locataires étaient justement les remplaçants des parents de Sophie et Paula était la chatte de cette maison.

– Mes patrons ont reçu du courrier ce matin, dit Paula, c’était une lettre d’Australie. Je pense que la petite fille demande qu’on lui retrouve sa poupée ! Tu ne crois pas ?

Lorsque les deux chats avaient fait leur tintamarre sur le toit, la petite souris était présente et une idée lui était venue. Timidement elle entra dans la maison de Paula et cria :

– Psitt ! Psitt ! Le chat ! Le chat !

– Qui m’appelle? S’étonna Gribouille,

– C’est moi la souris du grenier !

– Comment ! Tu oses encore me narguer ! Je vais te manger toute crue !

– Je suis venue en amie, ne me fais pas mal ! Je reconnais hier j’y suis allée un peu fort ! J’ai une proposition à te faire pour délivrer la poupée. Elle est très triste et pleure beaucoup, tu n’avais pas le droit de l’emmener.

– Je sais j’ai fait une bêtise, mais je l’aime !

– Pourtant il faut la délivrer et la rendre à sa maîtresse.

– Tu as sans doute raison, mais comment faire ? Cet officier déteste les chats et il me tirera dessus avec son fusil.

– J’ai une idée géniale pour la sortir du grenier ! Mais d’abord il faut que tu me promettes de ne plus jamais lui faire du mal et à nous aussi les souris !

– Je ne comprends rien à ton charabia ! Mais si c’est pour délivrer Natacha, je suis prêt à toutes les propositions que tu veux !

– Avec mes amis du grenier, nous allons grignoter la tapisserie sur les murs, les fauteuils du salon, nous rentrerons dans les armoires pour y faire nos crottes, nous renverserons toutes les boîtes qui se trouvent dans les placards de la cuisine. Ainsi lorsque le vieil officier et sa femme de ménage constateront les

Dégâts, ils demanderont vite un chat pour chasser les souris ! Tu ne trouves pas mon idée géniale !

– Super ! Cria Gribouille, t’es drôlement futée !

– Et maintenant tu comprends pourquoi je ne veux pas que tu nous fasses du mal ? Tu, feras semblant de nous chasser, nous irons au grenier et là tous ensemble nous soulèverons le couvercle de la malle et nous pourrons délivrer Natacha !

– C’est entendu petite souris, je tiendrais ma promesse, pourvu que ton plan marche !

Paula qui avait entendu toute la conversation applaudit :

– C’est une superbe idée, tu es vachement intelligente petite souris ! Moi aussi j’irais vous aider on ne sera pas trop de deux chats pour cette aventure !

Le plan de la souris réussit à merveille, le soir même toute la colonie de souris envahit la maison, de la cave au grenier, de la cuisine au salon, elles étaient partout, tel une armée de petits soldats, elles grignotaient la farine, le pain, le sucre, elles déposèrent leurs crottes un peu partout et elles firent un tel chahut que l’officier ne put dormir.Il fut obligé de se lever et lorsqu’il alluma la lumière, il vécut le plus effroyable cauchemar de sa vie.

– Oh ! Oh ! Hurla t-il, mais c’est une invasion, Venez vite Juliette ! Ma maison est infestée de souris !

Il tapa avec sa canne de droite à gauche, au dessus de sa tête, en bas, il tournait comme un manége, il était rouge de colère, plus il tapait avec sa canne plus les souris lui passèrent entre les jambes.Il faillait tomber plusieurs fois sur cette marée de souris. Sa colère allait grandissant.

Juliette arriva dans la cuisine, vêtue de son peignoir et ses bigoudis sur la tête, à la vue de toutes ces bestioles elle hurla à son tour et en perdit son dentier !

– Ce n’est pas possible !, bafouilla t’elle, d’où viennent toutes ses souris ? et moi qui ai chassé le chat ce matin !

– Allez vite le chercher ! Cria l’officier au bord de la crise de nerfs, il faut qu’il nous débarrasse de ces monstres au plus vite !

Au même instant une vilaine petite souris grimpa sous le peignoir de Juliette, celle-ci poussa un cri de bête sauvage et tomba à la renverse.

La souris riait de la belle blague qu’elle lui avait jouée.

– Au secours ! Au secours ! Hurlait la pauvre femme, vite il faut que je retrouve ce chat de gouttière avant qu’il nous arrive une catastrophe.

Les souris étaient ravies, leur plan avait formidablement réussi.

– Mais où trouver ce chat ? Maugréa le vieil officier, nous l’avons jeté par deux fois dehors, il ne voudra pas revenir !

– Il me semble que nos nouveaux voisins en ont un ! dit timidement Juliette ;

– Qu’attendez-vous pour aller le chercher, c’est urgent allez ! Ma pauvre Juliette !

– Mais il fait nuit ! Je ne peut y aller que demain matin !

– D’accord, c’est moi qui irait demain ! Répondit l’officier.

Gribouille accompagné de Paula ne se fit pas prier lorsque le vieil officier, devenu bien aimable, lui demanda d’aller chasser toutes les souris, il lui promit de ne plus jamais le mettre dehors et de le garder bien au chaud chez lui. , si toutes les souris étaient parties.

– Je vais t’ouvrir le grenier le chat ! Dit Juliette, et tu essayes de les attraper !

Gribouille et Paula firent semblant de courir après les souris et le chat n’avait qu’une idée en tête, sauver Natacha toujours prisonnière dans la malle

Il n’eut aucune difficulté pour soulever le couvercle, en un clin d’œil, la poupée fut délivrée, à la grande joie de tous ses nouveaux amis, les souris dans le chapeau, le tambour, la trompette la boussole, …..

– Vite grimpe sur mon dos ! dit Gribouille à Natacha je te ramène dans ta maison !nous passerons par le toit,

– Au revoir mes amis, cria la poupée, je retourne chez moi et je vous remercie tous de m’avoir délivré.

Son joli manteau rouge avait pris un peu de poussière, ses beaux cheveux blonds qui d’habitude sont soyeux et brillants étaient tout poisseux et ternes tellement Natacha avait pleuré.

– Je suis toute sale et laide ! Gémit-elle

– Ne t’inquiète pas répondit gentiment Gribouille, je vais te faire un brin de toilette !

– Arrêtes, tu me chatouille avec ta langue râpeuse !

– Enfin tu ris ! S’étonna Gribouille. Tu ne m’en veus plus alors ?

– Non ! Puisque tu me ramènes chez moi.

Paula qui n’avait pas perdu une miette de la conversation lui dit :

– Je m’appelle Paula ! Et je suis la copine de Gribouille, tu sais tu rejoindras bientôt ta petite maîtresse Sophie, en Australie !

– Vraiment ! Quel bonheur !

La poupée dansait de joie, les souris l’embrassèrent et tout alla très vite.

Lorsque les nouveaux locataires retrouvèrent la poupée ils s’empressèrent de l’envoyer en Australie.

Un matin le facteur emporta le colis sur son vélo, Gribouille voulait suivre le colis jusqu’à la poste.

Il parlait tout bas, c’était amusant de voir le chat courir derrière le vélo du facteur et de parler au colis :

– Ne m’oublie pas, dans ton nouveau pays ! Pardonne moi si j’ai voulu te garder prés de moi, je t’aime tant et je n’avais pas compris que je te faisais du mal ! Sois heureuse dans ta nouvelle maison ! Veux-tu que nous restions toujours amis ?

– Oui Gribouille ! Répondit la poupée, je t’ai pardonné depuis longtemps, tu resteras toujours mon ami ! J’ai appris une chose lorsque j’étais dans la malle, c’est que les souris peuvent être les amis des chats, quoiqu’en pensent les grandes personnes !

– Oui tu as certainement raison ! Soupira Gribouille.

Soudain à l’angle de la rue, alors que le facteur allait monter sur le trottoir, la petite souris appela Gribouille :

– Le chat ! Le chat ! Viens vite tu es papa !

– Comment ? Comment je suis papa ?

– Oui c’est Paula qui a eu trois chatons !

– C’est formidable ! Cria Natacha, qui avait tout entendu au fond de sa boîte. Félicitations Gribouille !!!!

Gribouille se redressa fièrement et lui dit :

– Adieu Natacha ! Ma belle poupée ! Je vais retourner auprès des miens car j’ai une famille maintenant, il faut que je m’en occupe ! Nous nous verrons peut-être ! Adieu !!

– Adieu Natacha ! Cria la petite souris, je veillerais sur tous les chatons de notre ami.